Adoncques, vous n'êtes pas sans savoir si vous suivez un tant soit peu l'actualité musicale (je me demande même si on peut y échapper même sans la suivre) qu'un nouvel artiste émergent du nom de Lescop est en train de casser la baraque ! Pour ceux qui n'auraient pas encore fait le rapprochement, vous avez forcément dû entendre un truc qui sonne comme les années 80, avec force claviers et rythmique programmée dansante juste ce qu'il faut, la basse raide et sombre, et une voix à faire pâlir d'envie tout Daho sur le retour. Un brin dark / cold aussi, mais j'y reviendrai.
Soyons clair : je n'ai rien contre lui, il fait bien la musique qu'il veut, à la limite je m'en fous... sauf que. Il faut pas pousser. Déjà l'hyper médiatisation, je suis pas fan. Car oui, en l'espace de quelques mois, on est passé de l'illustre inconnu issu d'un groupe obscur à un truc qui tourne sur télé & radio avec en bagage un EP. Ok. Du coup j'ai pas pu passer à côté, j'étais obligé d'entendre. Outre le fait que ça sent le recyclage à plein nez (du neuf avec du vieux, une combine qui fonctionnera toujours), Les Inrocks ont donc trouvé nécessaire pour la sortie de l'album tant attendu[1] d'emmener ledit Lescop sur les traces de... Joy Division. Ah oui, passque le gars de la Rochelle, ça le faisait moyen, alors ils ont pensé : Tiens, vu que sa musique évoque Joy Division, si on allait faire une séance photo à Manchester, ville d'origine du groupe ?
Ça commence sérieusement à sentir le truc pas frais, là. Bref, voilà le côté dark des textes, de la voix, tout ça, le côté torturé du gars[2], ça charge la barque, on va bientôt chavirer à force. Mais ça n'est pas fini, non. La dernière idée lumineuse arrive alors qu'on voit une photo du chanteur sur le célèbre The Epping Walk Bridge, pont où le groupe fut photographié en 1979. N'en jetez plus.
De grâce, laissez Ian Curtis en paix, il n'a pas besoin d'une telle publicité mensongère. Joy Division fait partie de mon ADN musical, leurs disques m'ont été autant une bouée[3] qu'une influence forte, autant dire que j'ai du mal à prendre du recul face à cet "hommage" qui a tout de l'opération de com'.
À gerber.
[soundtrack: Nine Inch Nails - Year Zero]
1 sontonio ·
Salut Franck, et merci pour ta remise à l'heure de la pendule -ce qu'il en reste -des inrocks que je ne lis plus... Idem me concernant pour ce qui en est de la part des Cure dans mon ADN -je rajouterais me concernant, à Pornography et Faith, Desintegration- . La bise !
2 Aurélien ·
Oui, je ne supporte plus aucune presse à grand tirage... et encore moins lorsqu'ils se veulent à contre-courant en étant aussi con que les autres.
As-tu eu la chance de lire ce superbe article/interview de Figaro/Lou Reed? http://www.lefigaro.fr/musique/2012...
Pfff.... Oui, Lou Reed est con. C'est pas nouveau...mais tous les journalistes ont pris Pujadas pour modèle ou quoi?
De même, à quand remonte la dernière fois que tu te souviens avoir lu un papier vraiment bien écrit ? Désespérant.
3 Franck ·
@Aurélien : J'avais vu passer le lien, mais pas envie d'aller voir... du coup j'y suis allé, et je n'ai pas été déçu... c'est sûr quand on pose des questions de merde, faut pas s'étonner. Presse caniveau.