La route s'est tue°

De la découverte de Lhasa au détour d'une compilation du Printemps de Bourges, le souvenir en restera gravé à jamais.

Lhasa - Lhasa (3e album - 2009) L'émotion d'une voix à l'état brut, sans fioriture, direct du cœur aux cordes vocales, des cordes vocales aux oreilles, un uppercut de sensibilité et de sincérité. Ensuite, la musique, inventive, délicate, puisant dans l'imaginaire folklorique pour créer une recette personnelle et inégalable. Mais au-delà de tout ça, ce qui m'a peut-être le plus marqué est le sourire, le bonheur dans sa voix, toujours, quand elle présentait les morceaux qu'elle allait jouer avec son groupe, ou qu'elle racontait une histoire drôle et émouvante, la générosité sur scène, la communion qu'on pouvait ressentir dans le public, les silences qui suivaient aussi beaux que la musique elle-même, tant les notes résonnaient encore dans l'oreille du public conquis... Le sentiment finalement d'assister à une cérémonie, orchestrée par une seule âme, celle d'une belle personne. Cette belle personne, Lhasa.

Merci de tout cœur pour tout ce que tu as partagé avec nous, et que nous prolongerons toujours, Lhasa.


Ci-dessous, une chronique que j'ai rédigé peu de temps après le seul concert de Lhasa auquel j'ai eu la chance d'assister... publié sur le site Sendereando.

le 09/04/2004 • Lyon (Lyon), Bourse du Travail

un petit compte rendu avec ce qu'il me reste de cette soirée mémorable, ô combien :

mise en condition - l'arrivée : après près d'une heure et demi de trajet, j'arrive pas tôt (20h) et sous la pluie ventée devant une bourse du travail à l'entrée envahie d'ahuris passionnés (voire un peu fous pour certains) ; joyeusement accueillis par une sécurité limite zélée, vidant bouteille, interdisant toute nourriture et fouillant avidement mais sans détail (gasp ! j'aurais pu prendre un MD, oups pardon, j'ai rien dit )... bref.

- la salle : assez grande, pouvant contenir sans doute environ 2000 personnes, c'est une sorte de théâtre, l'étage en forme de u, mais sans arrondi. arrivé tard, et ayant retrouvé amis et soeur, on sera donc obligé d'aller à l'étage sur le côté, pas idéalement placé mais tout de même en face du violoncelle (héhé). elle se remplit donc encore au-delà de 20h30, heure annoncée pour le début du concert. elle est au 3/4 pleine quand les lumières s'éteignent, non sans avoir auparavant essuyé quelques vagues d'applaudissements intempestifs et implorants.

miam miam et là donc, tonnerre de brest d'applaudissements à l'arrivée des musiciens et de Lhasa, tous/tes habillés/ées en noir, sobrement donc. Après deux morceaux parfaitement exécutés, la salle commence à se chauffer, à bien "rentrer dans le concert", d'autant que Lhasa apporte sa poésie et sa voix pleine de sourire et d'émotion pour expliquer et commenter ses textes... ce genre de partage qui la rend proche et sincère (mais qui douterait de sa sincérité, franchement ?), avec cette petite pointe d'humour qui emporte le tout. des anecdotes...

Dès lors, le public conquis n'applaudit plus, il ovationne, respectueux malgré tout des chansons juqu'à la dernière seconde. Alors bien sûr quand les 1ers morceaux de la Llorona arrivent, c'est un triomphe. on manque parfois de superlatifs même si ce concert n'a jamais été démonstratif ni prétentieux mais absolument simple et sincère. Lhasa emplit le lieu de sa voix et de sa présence comme sur De Cara a la pared qui m'a littéralement fait pleurer (depuis le temps que je l'attendais) dès les premières notes de violoncelle... j'en suis encore tout chose...

Et les musiciens alors ? ben parfaits, forcément, avec tout de même une mention spéciale pour François Lalonde (le plus applaudi aux présentations ?) dont les arrangements & trouvailles rythmiques font mouche à chaque morceau. De superbes arrangements pour la scène sur nombre de chansons, comme sur Anywhere on this road avec sa nappe/drone entêtante et les musiciens qui composent la rythmique complexe avec leur différents ustensiles ou leur mains, ben tiens. euh, sur d'autres aussi mais là je me souviens déjà plus bien... c'est où ses prochaines dates ? ah si, Los peces, fantastique version pleine de nuances et de fougue... la plupart de la Llorona en fait (Floricanto, la celestina, mi vanidad...), gardés pour la fin du concert prennent une dimension incroyable sur scène, plus péchus, festifs même (pourtant je n'aime pas ce mot), et tout le public de bouger en choeur, de taper des mains (bon moi ça me gâche un peu, j'entends moins la musique ), de danser même - une gageure dans une salle avec des fauteuils !

côté technique, un son impeccable, des lumières parfaites (notamment sur la fin de Anywhere...) même si je m'attendais à quelque chose de plus frappant d'après les commentaires précédents.

Tout le monde debout à la 1e sortie des musiciens, puis arrivent... deux rappels, le premier très entraînant avec 2 chansons de la Llorona (qq'un a la setliste pour être un peu plus précis ?), le second avec le fabuleux Soon this space will be too small, précédé de l'explication touchante et toujours un peu humoristique - même en parlant de la mort, incroyable - en référence à son philosophe de père.

tout ça est un peu en vrac, désolé, mais j'espère que ça retranscrit le plus fidèlement ce que j'ai ressenti...

quoi, j'ai pas parlé de la violoncelliste ? hé bé, argh comment dire, c'est bête que j'étais trop loin, sinon....

épilogue Et après ? hé ben tout le monde était atteint d'une béatitude pleine de sourire, qui a dû rester un bon moment (reste encore ? ) après la fin, la nuit le lendemain, etc.

fin final

MERCI à Lhasa (et ses musiciens & techniciens) pour le moment d'apesanteur


° En écho à son livre "la route chante'' paru aux éditions Textuel en 2008.

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : https://www.envisagerlinfinir.net/trackback/284

Haut de page