Mon analyse à 2 balles.

2e tour de merde.

Il était illusoire de rêver une issue plus favorable, mais malgré tout, il aurait été presque jouissif de voir Sarkozy éliminé par un duel Bayrou/Royal. Même si la politique menée par ces deux-là ne changerait pas fondamentalement, au moins l’épouvantail NS aurait été écarté. Las.

diabolisation

Bien sûr, le résultat est moins effrayant qu’en 2002. On se gargarise d’avoir évité le pire, ce pire personnifié par Le Pen qui n’a pourtant jamais eu toute la force de persuasion ni l’art de la communication de Sarkozy. Ni bien sûr l’appartenance à un parti dit républicain.

On s’aperçoit que la diabolisation dont ce dernier a fait l’objet semble, sinon avoir été contre-productive, du moins n’avoir eu aucun effet significatif. Pourquoi ? N’est-ce pas sa manière habile de surfer sur les peurs, voire de les générer qui lui permettent ainsi d’obtenir des suffrages aussi élevés ? Car il faut bien lui reconnaître des qualités à ce chef de l’UMP qui a mis tout le monde à sa botte au sein de son parti de gré ou de force (et du gouvernement) et fermement convaincu plus de 30 % des électeurs du 1er tour. Ses arguments, aussi démagogiques soient-ils font mouche car sont martelés comme des vérités vraies et depuis des années.

N’y a-t’il pas aussi l’effet contestataire (et utilitariste) de base : on tire à boulets rouges sur un candidat, d’aucun se dit que puisque c’est comme ça, il votera pour lui… ouais, c’est tiré par les cheveux, et c’est sans doute pour essayer de me rassurer en me disant qu’il n’est pas possible que tant de monde puisse souscrire à ses idées nauséabondes - eugénisme et nationalisme, quand tu nous tient - et croire (car c’est de ça qu’il s’agit, et c’est effrayant) qu’il va nous sauver.

Depuis des années je me dis que ce gars est malin, a les crocs qui rayent le plancher et qu’il fera tout pour parvenir au pouvoir, où il pourra tout se permettre - ce qu’il a déjà partiellement et brillamment réalisé - mini big brother qui surveille tout et contrôle tout. Les moyens techniques actuels le permettent. Reste à faire les lois qui autorisent. C’est déjà fait en partie. Que veut-on de plus ?

et la concurrence ?

Et en face ? Qu’y trouve-t-on ? Autant de démagogie, un peu plus de social sans doute, des déclarations moins choquantes et plus middle-of-the-road… Rien de bien excitant, le PS en dégénérescence depuis 20 ans se trouve conforté par un vote utile sans aucun lien avec une quelconque réalité d’opinion.

Mais il faut faire barrage (ah !) à la personnification du travail-famille-patrie.

bravo aux utilitaristes

ce qui me débecte le plus est l’attitude moutonnière de millions de gens (je n’irai pas jusqu’à dire comme Swâmi, non) qui sous prétexte de faire barrage à Le Pen se sont détournés massivement des candidats qui étaient proches ou représentaient carrément leur opinion. Je n’arrive pas à comprendre et ça me fout grave les boules. On est content, rien ne change, les bases du statu quo sont là, on se retrouve à nouveau avec ce bipartisme d’antan et rien à côté.

La contestation ? Bayrou ? Le Pen ? Arf.

Alors oui bien sûr, j’aurais comme la plupart préféré avoir un candidat unique de la gauche antilibérale, une candidate même en la personne de Clémentine Autain, mais les partis - PC en tête - n’ont pas voulu perdre leur légitimité, avec le résultat désastreux qu’on peut admirer maintenant. Qui s’en bouffent les couilles, non ?

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