Stina Nordenstam - Dynamite

Ça fait bien longtemps que j’aurais dû parler de ce disque.
De cette artiste majeure et discrète, très discrète. Tellement qu’elle n’a pas sorti de disque depuis 2004. Qu’un suivant avait été annoncé sur le site officiel (fermé depuis) où “Coming soon” était indiqué, et… plus rien.

J’en parle car ce matin tôt, je me suis réveillé avec le souvenir d’un rêve (étrange, comme tous les rêves) où apparaissait Stina, je ne comprends pas trop le contexte mais je la vois derrière un comptoir, chanter mais sans le son. Là, je me dis qu’elle chante encore que tout espoir n’est pas perdu… je vais pour dépasser ma timidité et lui adresser la parole et elle se transforme, non, le lieu est différent et l’apparence aussi, elle est aux côtés de 2 autres femmes et devient une sorte de petit corps informe translucide et coloré qui englobe ma main alors que j’essaie de le/la toucher, tellement étonné par cette transformation instantanée.
Comment ne pas mieux la représenter ? Insaisissable.

Stina Nordenstam - Dynamite
Stina Nordenstam - Dynamite

Mais revenons à ce disque. Dynamite est son 3e et date de 1996[1]. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’incite pas à la rigolade. Alors que ses précédents albums étaient plutôt doux, à base piano ou guitare acoustique, celui-ci est rêche, électrique, tendu, la guitare saturée est jouée sur 2 cordes, les percussions sont distordues, et des arrangements de cordes (et parfois de vents) accentuent la dramaturgie des morceaux. Les thématiques ne sont pas en reste, avec des histoires (vraies) de meurtres, des amours perdues, des messages de détresses… Alternant les titres dépouillés (mais où la tension est palpable) et d’autres résolument plus saturés et arrangés, la voix enfantine de Stina, souvent nimbée d’effets nous enveloppe d’une douceur inquiétante.
La production est fantastique, les arrangements, l’interprétation, tout concourt à faire de cet album un chef d’œuvre.

Et que dire de la pochette ? Comme un manifeste de gauche[2], étoile à 5 branches peinte en rouge sur un fond blanc sale, efficace et sans fioriture, comme le titre. Au verso, une photo de Stina [3] en noir & blanc, l’air fermé, sévère, on la reconnait à peine.

Un album qu’on savoure sans retenue, sans autre distraction, à écouter le soir, fort, dans la semi-pénombre.

Écouter l’album complet sur Youtube

Notes

[1] Année faste d’albums majeurs en ce qui me concerne…

[2] Dans une interview de 2004 elle se dit anarchiste, yay !

[3] À noter que plusieurs versions existent, avec des photos différentes.

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