Car le problème avec cette histoire de catégories c’est qu’elles peuvent en laisser à la porte. Vous jouez une musique «différente», «inclassable» et du coup, on ne vous accepte pas, on ne vous écoute pas. On a le sentiment que dans d’autres pays, la musique est écoutée au delà des apparences dans un premier temps. Pour reprendre un exemple, en Allemagne, où j’ai beaucoup voyagé, notamment pour des concerts, les gens se déplacent, par curiosité au début pour vous entendre et se faire une idée, avant de vous classer, alors qu’en France, on vous demandera d’abord où vous vous rangez, et l’étiquette éloignera une catégorie de personnes.
Mathieu Davette : article “Du clivage des genres musicaux en France”, Persona n°19
Peut-on dire qu’on se situe exactement là avec Mona Kazu ? Certes nous ne sommes pas les seuls à faire une musique singulière, qui ne rentre pas dans des cases bien définies… la difficulté est comment la “vendre”, la rendre attractive pour chaque type de lieu démarché[1], pour que le public ait envie… En France, c’est effectivement très compliqué.
On a régulièrement des retours après concert qui nous disent que c’est encore mieux que ce qu’ils pensaient (ouf !), d’autres qui sont venus exprès et sont emballés. Je ne dis pas ça pour nous faire mousser, ça n’est pas le propos. Mais plutôt : comment faire pour que des gens qui ne connaissent pas viennent découvrir un groupe qui peut leur plaire ?
Note
[1] Oui, car selon la “cible”, l’approche ne sera pas la même et vu la diversité des morceaux… celui-celle qui accrochera à l’un ne sera pas forcément emballé·e par un autre.