Y a des gens, des fois, on se demande comment ils arrivent encore à se regarder dans la glace le matin. Prends un gus, mettons qu’il soit programmateur dans une salle de musiques actuelles.
Pré-requis : programmateur + musiques actuelles : de gauche. Militant (enfin, sur les réseaux, tu vois ce que je veux dire). Mais passons sur ce détail qui n’en est pas un, en fait, voir la suite.
Tu te dis que s’il est programmateur, c’est qu’il a des oreilles et qu’il sait s’en servir. Grave erreur. Il est là pour satisfaire les tourneurs, faire jouer ses groupes fétiches du coin (on appelle ça des groupes “soutenus” ou “accompagnés”), et ignorer superbement toute autre proposition. Je caricature à dessein, mais on en n’est vraiment pas loin.
Prends un groupe connu sur la place depuis 10 ans mais qui n’a jamais joué dans la-dite salle, on ne sait pas trop pourquoi. À l’occasion d’une date organisée par une asso chez lui (ben oui, c’est SA salle, hein, bien sûr), il “découvre” que ce groupe est très bien en fait. Et le programme en 1ère partie 6 mois plus tard au même endroit. Alléluia.
Prends un groupe qui a fait de la lèche et finit par être soutenu (ça n’est pas le seul à faire ça, hein). Que lui arrive-t-il ? Il est programmé régulièrement, déjà 3 fois en peu d’années.
Prends un autre groupe qui tourne aussi depuis plus de 10 ans, à qui le programmateur a dit, de manière spontanée et non sollicitée, que son dernier album était bien, qu’il allait le faire jouer… et qui malgré les relances, les propositions de co-plateau, soit ne répond pas (le summum), soit reste évasif… et donc : RIEN. Idem quand le groupe l’invite à venir le voir jouer dans sa ville à différentes occasions.
Ce que j’y vois, clair et net : de l’injustice. Et je hais l’injustice. Les gens “de gauche” sont censés haïr l’injustice. À moins que… je ne sais pas. Peut-être n’est-ce qu’une façade. Ah, quelle complexité l’être humain. Ou peut-être que cet être humain n’est pas complexe mais juste une grosse merde, va savoir !
1 Alison ·
C’est le grand malentendu sur les gens qui se disent de gauche et qu’on croit plus progressistes, plus attentifs aux autres et a priori plus justes : voir par ex. Daniel Mermet qui continue à malmener tous ceux qui travaillent avec lui, tout en étant défendu par Ruffin. La droiture (de la gauche) semble se faire rare dans le milieu musical…
2 Tomek ·
Ben c’est assez incroyable la propension de ces gens de gauche à ne pas appliquer ce qu’ils prônent. C’est honteux.
En dehors de ça, le milieu musical est comme les autres : le clientélisme et le copinage y règnent. Aussi pourri que la politique, ou presque.