La question se pose. Faut-il ressortir voir des gens ?
Y-a-t’il une vie après le confinement, des insectes dans les champs, quelque chose de sale qui ferait le sel de nos vies, des choses légères et passagères et surtout imprévues qui nous feraient plaisir, comme sortir du standard et du quotidien, quelque chose d’optimiste ?
Grosse fatigue
Quelle envie pouvons-nous avoir, maintenant qu’un rouleau-compresseur de morosité, de chacun pour soi exacerbé (déjà qu’il était bien prononcé), de surenchère de surenchère (de surenchère, etc.) de police-partout-justice-nulle-part, d’idiocratie, nous écrabouille sans une once de subtilité et d’intelligence ?
Le déséquilibre s’accentue, le recours à l’écoute de musique se fait de plus en plus rare comme une maladie qui gagnerait imperceptiblement du terrain.
Le fil des vies du livre des visages[1] est morne : ici on rend hommage à tel artiste mort (la drogue, messieurs-dames), là on célèbre un disque sorti il y a longtemps, ah, tiens, un autre artiste maudit qui n’a pas survécu… on rediffuse, que voulez-vous faire d’autre, rien de neuf, ou alors sous blister, bien propre, sans sueur ni corps qui s’entrechoquent, se remuent. A-t-on même encore envie de partager de cette manière une émotion musicale ? Sous quelle forme libératoire pourrons-nous y goûter ? Masque / gel / distanciation ? Plutôt crever.
Note
[1] FB aka Facebook, là où je retrouve les amis du milieu artistique, un cercle d’entre-soi confortable et sentant le renfermé.