Alors oui, la promo d‘“Effacer l’historique”, le dernier film du duo Benoît Delépine et Gustave Kervern est plutôt de type rouleau-compresseur, et quand on me parle trop d’un truc, j’ai tendance à éviter de suivre. Mais le thème développé[1] m’a donné très envie de découvrir cette fable satirique orientée contre les GAFAM… entre autre.
Dans un lotissement en province, trois voisins sont en prise avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Il y a Marie, victime de chantage avec une sextape, Bertrand, dont la fille est harcelée au lycée, et Christine, chauffeur VTC dépitée de voir que les notes de ses clients refusent de décoller. Ensemble, ils décident de partir en guerre contre les géants d’internet. Une bataille foutue d’avance, quoique… Synopsis
Première image, lotissement avec maisons identiques qui envoient du rêve (non), alors qu’une autoroute passe à quelques encablures de là. On est chez les (ex/futurs) gilets jaunes. On suit leur vie faite de bout de ficelles, de crédits à la (sur)consommation, de picole, de harcèlement sur les réseaux, de sextape, de misère sexuelle, de démarchage téléphonique, de numéros surtaxés, sous une forme où tout est exagéré, placé sous une grosse loupe déformante, poussé à l’extrême, mais où ça frappe juste à chaque fois. C’est terriblement drôle pour qui est sensible à l’humour teinté de désespoir.
Et ce film est aussi l’occasion de (re)découvrir la musique très touchante de Daniel Johnston, mort en septembre 2019, la bande son lui rendant hommage avec 6 titres tirés de ses albums. Ah, et la toute fin du générique est aussi un clin d’œil à la pochette de l’abum “Space Ducks” sorti en 2012.
Note
[1] et la présence de Blanche Gardin à l’affiche, j’avoue…