J’ai découvert Unwound avec l’album Repetition, sorti en 1996 chez Kill Rock Stars[1]. Un album parfait, entre rage et tension retenue, et sans doute celui sur lequel la basse est la plus présente et la plus imparable. Ce son typique d’une Fender Jazz Bass, bien présent dans les aigus, une légère saturation, des lignes de basses inventives, l’instrument dans les mains de Vern est loin d’être un simple accompagnement mais revêt souvent une base mélodique et rythmique, sur laquelle se greffe la composition. Exemple ultime : Corpse pose.
Ce groupe dont la carrière s’étend sur une dizaine d’années, a bâti une discographie sans faute, d’une urgence noise / post-hardcore à un style plus élaboré, plus posé mais cohérent et sans cesse renouvelé. J’ai eu l’occasion de les voir une fois en concert au mythique Pezner de Villeurbanne en 1999, concert qui m’avait laissé un goût étrange, leur façon d’être sur scène étant assez détachée, peu amène. À la lecture de plusieurs articles, la tension au sein du groupe était présente de façon quasi constante… ce qui pourrait expliquer mon impression. Mais j’étais bien sûr ravi de les voir sur scène, ce groupe reste une référence pour moi, un groupe panthéon comme il y en a très peu.
Pour qui ne connait pas, et veut se faire une idée de la musique qu’il faisait, au sein d’Unwound mais également d’autres projets, vous pouvez écouter l’émission qui lui a été consacrée par un de ses amis sur une radio de Portland le 15 août (le player est en bas de l’article).
Vern avait mon âge, à un mois près. Il avait toujours beaucoup de projets et était en contact avec beaucoup de monde, les témoignages sur son profil Facebook le prouvent.
Sa mort me touche bien plus que je l’aurais imaginé.
Note
[1] Label américain majeur abritant Elliott Smith, Sleater-Kinney, Gossip, pour ne citer qu’eux.