Sidération

On a beau dire, faire le brave, et se dire qu’on est loin d’être mal loti[1], malgré tout, c’est difficile d’arriver à vraiment se concentrer, et avancer sur les choses qu’on avait commencées ou projetées de faire avant.

On lit beaucoup d’articles, et on enrage beaucoup aussi, pour tout un tas de raisons que je détaillerai peut-être ici plus tard. On prend des nouvelles des proches, évidemment.

On pense à cette épée de forme ronde et microscopique qui surplombe tout, et met du noir partout alors qu’il fait soleil et que les oiseaux, les fleurs, les arbres reprennent vie.

Violette, mar. 2020

Alors on tente des choses, on s’occupe l’esprit à organiser des choses futiles (mais nécessaires pour certain·e·s), on essaie de se remettre au travail, on répond aux sollicitations des clients pour mettre en place des choses en urgence…
On profite du moment pour entretenir les extérieurs, reprendre le jardin…

Impossible de se projeter plus loin. Impossible d’être sûr qu’on va pouvoir refaire des concerts, des ciné-concerts, des lectures musicales, des installations… aucune échéance, aucune visibilité. Des projets qui commençaient à prendre corps, qui suscitaient l’intérêt.

J’ai vu certains artistes[2] dirent qu’ils ralentissaient, qu’ils en profitaient pour faire une pause et observer. J’ai au contraire une sensation d’accélération. Ce paradoxe d’être comme bloqué, et à la fois impatient. Il faut faire, remplir le vide du futur de créations, qui sait.

Notes

[1] Confiné à la campagne, bon, hein…

[2] Je ne féminise pas ici, ça n’était que des hommes.

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