Rendez-moi la radio que j'aimais

Outre la médiatite aiguë évoquée précédemment qui me fait me détourner de nombreux journaux et émissions de débat sur ma radio auparavant préférée, je ne suis pas le seul à constater depuis plusieurs saisons, la déliquescence des programmes.

La fin de ceux - qui étaient souvent en direct - diffusés la nuit, remplacés par des rediffusions de la journée écoulée, est assez symptomatique des réductions de budget en cours, pour le pire. J’avais en effet un attachement particulier pour ces émissions qui nous accompagnaient sur la route, ou lors d’insomnie, où on se sentait bien avec les invités, où la création artistique hors des sentiers battus avait encore sa place ; je pense notamment à “Sous les étoiles exactement” de Serge Le Vaillant. Outre la nuit, la journée n’est maintenant guère mieux lotie, avec ses animateurs tête-à-claques du matin (à 9h et 11h), ses amuseurs de plus en plus polis et fades, ses émissions aux thèmes et tons discutables, entre autre.

Mais le constat est encore plus frappant depuis la rentrée 2014 (et en constante progression depuis) : la qualité globale des émissions baisse, la disparition d’émissions phare notamment pour la découverte musicale est terrible, la programmation est juste effarante (du Johnny, sur Inter, vraiment ???) et répétitive (la Marie Christine qui couine, ASSEZ !!!).

Le vase a débordé quand je me suis aperçu qu’une émission de la grille d’été animée par Philippe Katerine, vous savez “Et je coupe le son, et je remets le son” et autre “Laissez-moi manger ma banane”, était pérennisée à la rentrée pour une émission hebdomadaire le samedi soir à 20h : il faut tenter une fois de l’écouter pour se rendre compte du grand n’importe quoi, du vide sidéral qu’elle laisse apparaître sans fard. C’est de l’entertainment à la française, de l’amusement, de l’art contemporain (qu’on n’y comprend rien) en radio, du happening, ce que vous voulez.

J’ai du mal à comprendre comment on peut se moquer à ce point de ses auditeurs. Pour ma part, c’est assez simple mais pénible : j’écoute de moins en moins, et quand il s’agit encore de (rares) émissions fréquentables, dès qu’un titre ou une émission ou un intervenant me gonfle, j’éteins.

Billet rédigé en écoutant la Black Session de Broadcast, diffusée en direct sur France Inter en 2000. Une autre époque.

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