Un palais pour Dominique

Je n’ai pas vu l’ombre d’un ketch sur le chemin qui nous a mené jusqu’au fameux palais idéal, en naviguerait-il sur un fleuve comme le Rhône, qu’on a longé et enjambé ? M’est avis que ce sont plutôt des bateaux de mer, non ?

Bref, suite à ce périple au milieu d’un océan de véhicules roulant de manière vaguement chaotique, nous arrivons au palais. Ce soir, nous y retrouvons un artiste que l’on suit en concert avec bonheur depuis… longtemps. Qu’il soit en solo, accompagné de différents musiciens, nous n’avons jamais été déçu par un de ses concerts.

Sur place, nous allons jouir d’une vue imprenable, la scène étant disposée devant le palais idéal.

Autant le dire tout de suite, depuis 2 albums, ses productions nous déçoivent. Quelques morceaux trouvent grâce à nos yeux, mais alors que l’album La musique / La matière et la tournée qui suivit nous réconciliait de belle manière avec son style, Vers les lueurs et Éléor naviguent sur d’autres eaux qu’on pourrait qualifier de mainstream, si ce mot voulait encore dire quelque chose[1]. Et au fur et à mesure que les tournées se suivent, de moins en moins de chansons nous touchent, hélas.

Ce préambule fait, qu’avons-nous pensé de ce concert, en dehors du cadre particulièrement grandiose ? On peut d’ores et déjà affirmer que ce fut un bon concert (ce qui n’est visiblement pas le cas de tous les concerts de cette tournée, d’après des sources très sûres). Dominique semblant assez perturbé par le décor, mais égal à lui-même plaisantant entre les morceaux, les morceaux s’enchaînent sans fausse note… Mais ni l’énergie rock des 2 précédentes tournées, ni certaines chansons (une partie des récentes est quand même faiblarde en texte et musique) ne nous permettent de réellement nous faire embarquer, le fait d’être assis n’aidant pas non plus. Quelques retours en arrière permettent d’apprécier 2 titres (et oui) de Remué : Retrouvailles et Le détour, un de mes titres favoris, joliment interprété[2], et d’autres de la discographie fournie de l’artiste.

Pour ce qui est des musiciens, Sacha Toorop et son style de batterie singulier fait des merveilles, Jeff Hallam prend une grande place (reprenant parfois des parties de guitares !) avec un gros et beau son de basse, Dominique A assurant comme il se doit les parties guitares avec sa nouvelle Gretsch adorée. Et ? Ah oui, il y a bien un 4e musicien, Boris Boublil à la guitare et aux claviers. Pour être complètement honnête, on l’a trouvé souvent hors de propos, tant dans le son (orgue, guitare saturée) que dans le jeu, apportant des arrangements en complet décalage avec les titres joués (je suis complètement sorti de la magie du titre Le détour par exemple, merdalors…). C’était plus sensible sur les anciens morceaux que les derniers, aux arrangements plus conventionnels. Sans doute est-il pertinent dans ses différents autres projets (qu’il partage en partie avec Jeff), mais on l’a trouvé à côté sur son accompagnement de Dominique A.

Un bilan mitigé, et pas d’envie de le revoir sur cette tournée, C’est un signe.

PS : Des chroniques de précédentes dates.

Notes

[1] Où se situe la frontière entre mainstream et indé ? Entre pop et variété ? Etc.

[2] Enfin presque, voir plus loin.

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