Leçon du jour : apprendre à réfléchir

Il y a quelques jours, un ami me transmet un mail d’un appel à participation pour une compilation en soutien au peuple du Japon, très sévèrement touché par un séisme puis un tsunami, dont les images m’ont beaucoup choquées. Très motivé par cet appel à date courte, je me lance…

…et je compose / mixe en quelques jours un morceau dont je suis plutôt fier. Parallèlement, je me rend sur le site de l’initiateur de cette compilation, lis le billet dédié, et me dis que franchement, c’est incontournable de proposer un morceau.
Je l’envoie à la date prévue, et silence radio pendant quelques jours.

Le jour précédent la sortie de la compilation, on me signale cet autre article de Culture is not your friend ! modifiant quelque peu le postulat de base, qui était de laisser à l’acheteur le choix de l’organisme bénéficiaire. Rien d’affolant, mais simplement que vu le nombre de compilations avec dons pour les humains, les initiateurs de celle-ci tenaient à réorienter les dons uniquement vers une organisation dédiée au secours des animaux (ce qui comprend également l’aide aux éleveurs, etc., mais je ne l’ai su/lu que plus tard), le choix initial étant techniquement impossible. Décontenancé par cette modification tout comme la personne qui me l’a signalé, j’avoue que j’oublie de réfléchir plus loin que dans l’émotion la plus pure[1]quand j’envoie un mail pour demander ni plus ni moins de retirer mon morceau de la compilation si les dons ne vont qu’à cette cause. En pensant bien faire. En pensant que ça n’irait pas jusque là, qu’on trouverait un terrain d’entente, un juste milieu, ou qu’au moins on nous tiendrait au courant.

2 échanges de mails plus tard, et dans le speed de la journée[2], je ne me rend pas vraiment compte que je viens de laisser passer une occasion de présenter ma musique (du moins une petite partie d’un de mes projets, Gasp) à un auditoire plus large, que ce morceau est composé spécialement pour cette occasion, avec des morceaux sonores d’un film visionné peu avant où l’on voit le tsunami balayer une ville - et donc difficilement réutilisable dans un autre contexte - et que je réactive pour l’occasion ce projet en sommeil forcé (faute de temps) depuis 2004 environ.

Rien, quoi.

Me voici donc aujourd’hui dépité par une mauvaise décision prise dans l’urgence et l’émotion, alors qu’il faut bien dire que tout don est utile dans le cas qui nous occupe. Aussi j’incite tous mes lecteurs (ils sont peu nombreux, mais c’est toujours ça) et d’éventuels passagers occasionnels à se ruer sur cette compilation : Noises for Japan - sustain | rebuild, à l’acheter, à diffuser ce lien. Pour info tout de même, le style est plutôt orienté électro / ambiant / expérimental, mais pas que, et elle est splendide…

Et j’en profite pour mettre en annexe le morceau que j’ai composé pour cette compilation, qu’il ne soit pas mort de n’avoir pas été écouté[3]

PS : j’en profite pour m’excuser humblement auprès des initiateurs de cette compilation pour les modifications qu’a impliqué mon désistement de dernière minute.

Notes

[1] celle-là même que je suis le premier à dénoncer quand il s’agit du désormais célèbre : “un fait divers = une loi”

[2] comme toutes ses voisines… période de fou !

[3] il est aussi écoutable sur le myspace du projet

Annexes

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