Afrique : spectacles

Je me permets de ressortir un billet du placard temporel dans lequel il était resté coincé, mais l'actualité de la mort d'Omar Bongo vient remettre au premier plan certains faits de la Françafrique évoqués largement dans un spectacle vu l'an dernier : voici donc un résumé des épisodes précédents, datant de plus d'un an maintenant.

Spectacles joués à L'arc Scène nationale du Creusot dans le cadre de leur festival sur la francophonie, axé l'an dernier sur l'Afrique de l'Ouest.

22 janvier : Elf, la pompe Afrique

Fantastique interprétation par un seul comédien de près de 3h de retranscription d'un procès, le procès Elf, avec tous les protagonistes incarnés par Nicolas Lambert. Il a assisté pendant plusieurs semaines au fameux procès de personnes dirigeantes mêlées aux divers trafics autour de Elf, de ses liens avec les pays africains. Bref, des débats passionnants, révoltants, menés de haute main par un comédien qui caricature à l'envi et fait ressortir le grotesque de nombreuses répliques, toutes véridiques.

L'artiste, après avoir rappelé la volonté affichée de notre nouveau président de voir se terminer la Françafrique, conclut à la poursuite sans condition de cette fameuse politique de connivence avec les pouvoirs (souvent tyranniques) en place. Preuve en est l'éviction l'an dernier de Jean-Marie Bockel du portefeuille de secrétaire d'état à la coopération.

25 janvier : Suite africaine Romano/Sclavis/Texier et photos de Guy Le Querrec

Une heure et quart de pur bonheur avec les pointures que sont Louis Sclavis, Aldo Romano et Henri Texier, sur un diaporama de photos en N&B par Le Querrec. On m'avait fait passé un livre-CD de ces 4 là, et j'avoue avoir été plsiu que séduit par leur maitrise, leur univers, la dynamique de leur jeu.
J'ai depuis eu l'occasion de les accueillir au son, et en dehors du fait que certains sont soit insupportables, soit méprisants, ce sont quand même de grands musiciens et photographe.

Parallèlement à ces spectacles étaient proposées des projections de films africains à la médiathèque dont Bamako, excellent film d'Abderrahmane Sissako que je vous conseille fortement, mettant en scène le procès de la mondialisation sauvage, des plans d'ajustement structurels imposés par le FMI et la Banque Mondiale afin de soi-disant redresser les finances des pays endettés[1], qui ne peuvent plus payer leurs créances. Ce procès se déroule dans une cour, où l'on découvre la réalité de vie de plusieurs familles maliennes... Un film atypique, décalé, pédagogique et fortement impliqué.

Notes

[1] A ce propos, il faut aller voir le site du CADTM et plus particulièrement cet article

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