Passé 4 jours à travailler sur la bande son du spectacle Papy l’boxeur, 4 jours dans un hôpital local, en résidence, avec Cédric et la Fraise, à traverser les couloirs remplis de respirations, de téléviseurs allumés, de sonneries, de bips, de cris, de plaintes, des bruits de fourchettes, d’assiettes, des odeurs de médicaments, de bouffe (on ne parlera pas d’autre chose dans ce genre d’endroit sans-goût-d’oeuf-en-tube), de mort en sursis… les portes des chambres sont ouvertes, qui laissent entrevoir ce qu’on ne doit pas voir, ce qu’on cache, ce que la société a parqué dans les hospices, les maisons de retraite, les centres gérontologiques… mais il reste une vie ici.
Parfois, on y passe, un accordéon dans les mains et les visages s’illuminent, parfois au bord des larmes, des souvenirs qui affluent sans doute…
Puis arriver dans une pièce remplie de technologie, “s’amuser” à triturer, découper, ordonner, éditer des témoignages, des sons, des musiques pour enrichir, donner du sens à un spectacle déjà lourd en émotion.
Finalement, ne plus se sentir découragé par le combat quotidien de la vie, ne plus détester sa voix, son jeu de guitare, le monde entier et retrousser les manches.
*Sugar : Beaster - 1993