Médiatite aiguë

L’expérience est à la fois intéressante et traumatisante : être volontairement coupé du monde[1] pendant une dizaine de jours fait un bien fou, on se rend compte à quel point le flux continu d’informations (négatives, car la plupart le sont) agit de façon conséquente sur le moral.

Rien de tel que de profiter pendant 4 jours d’un festival en bord de mer (ou presque) sans autre préoccupation qu’assister à de chouettes concerts dans de bonnes conditions avec du monde mais pas trop (sauf le samedi), des festivaliers cools…
Profiter ensuite, malgré les divers maux, d’une vue imprenable sur l’archipel des 7 îles, faire un tour en bateau, se balader sur la côte, voir plein d’oiseaux, la patrouille de France, faire des photos, manger des fruits de mer…

Alors il faut avouer, le retour à la vie réelle[2] est rude, l’impression qu’on dérive vers toujours plus de sensationnel, qu’on laisse de plus en plus la parole à des fauteurs de troubles, des agitateurs inconscients, des incapables dirigeants, des populistes détestables et qu’on regarde la société se déliter sans réagir, voire avec un petit sourire en coin : c’est bon pour l’audience.

C’est étrange, cette sensation est la même que j’ai éprouvée quand j’ai vu à nouveau un écran de télévision allumé avec une émission de reportages (donc pas ce qu’il y a de pire) & des pubs après des années de sevrage : comme un vertige, une incompréhension, une coupure entre ce que je vis et ce qu’on nous montre, ce qu’on veut nous imposer. Je ne veux pas dire que je navigue dans le monde des bisounours, je pense avoir les pieds sur terre, mais tant de spectacle médiatique donne assez peu d’espoir sur la poursuite de la chute vers des abysses de la politique et dans son sillage, de la société… avec des conséquences qu’on voit déjà, hélas.

Se tenir informé ou se préserver un minimum ? Vaste question. La violence des actes et des paroles depuis le début de l’année m’incite à m’éloigner un tant soit peu de certaines sources d’information, dont la radio, notamment celle qui depuis des années m’informait, me distrayait, et m’agace maintenant prodigieusement par sa suffisance, sa programmation pourrie, ses émissions qui déclinent.

Notes

[1] Entendons-nous bien, quand je dis coupé du monde, c’est juste de la radio et des flux d’infos habituels.

[2] Mais ce qu’on entend à la radio “officielle” est-il vraiment la vie réelle ?

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